Le Petit Chaperon rouge, la Chèvre de Monsieur Seguin, les Trois petits cochons, Pierre et le Loup... nous avons tous entendu au moins une fois dans notre enfance l'un de ces nombreux contes. Mais si rappelez-vous! Il y avait même la plupart du temps un animal cruel, dangereux, effrayant : L'eternel grand méchant loup…
Ah ! La mémoire refait surface d'un coup et c'est bien normal ! Ces histoires restent marquées dans notre cœur d'enfant qui devient celui d'un adolescent puis celui d'un adulte. Elles restent empeignées en nous comme une tâche d'encre sur une feuille.
Oh mais au début ces merveilleuses petites histoires n'étaient pas là pour détruire directement l'animal mais ce qu'il représentait. En effet, dans le Petit chaperon rouge, par exemple, le loup incarne un prédateur sexuel. La fillette, proche de l'adolescence, éprouvant de la peur et de la curiosité, va alors rejoindre le loup dans le lit et y être dévorée...
Comme on peut le voir, ce n'est pas le loup qui est blâmé dans tout ça mais le violeur d'enfants, ce qui est normal. Mais, à l'époque de l'auteur, lorsqu'il a fallu représenter le mal aux yeux des enfants, on s'est retourné vers notre canis lupus car on ne connaissait rien de lui. Cette ignorance s'est alors transformée en une énorme crainte, la terreur en une déformation du réel. La morale du petit chaperon rouge c'est est qu'il faut avoir peur du prédateur sexuel, il faut le fuir, il faut prévenir le chasseur et le tuer (j'exagère un peu mais je ne dois pas être loin de ça). Le loup prend un sacré loup… et pas qu'un coup de fusil.
Franchement, entre-nous... je n'ai connu la morale de cette histoire que bien plus tard, que lorsque je suis devenu presque adulte, que lorsque mon enfance fut loin derrière moi et cette histoire ne m'a jamais été apparu comme ça. J'ai tous pris au premier degré et j'ai eu peur du loup… je suis sûr que je ne suis pas le seul à n'avoir vu que quelques morales dans ces contes alors… est-ce vraiment nécessaire d'introduire un être vivant, lui donner une image très négative, lui vouer de la crainte et de la haine pour rien si ce n'est que de l'avoir chassé et tué au fil du temps ? L'avoir condamné ?
Le loup est venu sur Terre avec le même ticket que nous et il doit y rester. Cette comparaison entre l'homme, être supérieur, et l'animal, être inférieur, me dégoute déjà autant que ce prédateur qui en voulait à ce qui avait en-dessous de la culotte du petit chaperon rouge… alors imaginez ma nausée devant la soumission de toutes les races pour notre domination ! Nous avons eu la chance d'évoluer très rapidement et au lieu d'utiliser nos énormes talents pour aider les autres vivants, on a tout fait pour être les maîtres incontestés de la planète ! Quelle ironie de se sentir supérieur de tout quand on a besoin de tout ce qui est inférieur pour survivre ! On n'hésite même pas à s'entre-tuer pour nos propres intérêts ! Je suis quelqu'un de réaliste mais quand même ! De là à pourrir la vie de tout le monde, même la sienne, pour quelques petites envies egoïstes… mais enfin comme dit un proverbe amérindien : "Quand le dernier arbre sera abattu, la dernière rivière empoisonnée, le dernier poisson capturé, alors seulement vous vous apercevrez que l'argent ne se mange pas"
Comme nous, le loup est un prédateur qui chasse pour sa survie. Son organisation sociale est pareille que la notre, voir meilleure. Il sert à la chaîne alimentaire en ne tuant que les êtres les plus faibles (malades ou vieux) alors que nous, nous sommes pareils qu'une boite de conserve vide : nous avons servis mais maintenant nous sommes inutiles. Il survit dans des endroits de plus en plus invivables (à cause de qui ?), nous vivons tranquillement dans des lits bien chauds, en cherchant de la nourriture dans le magasin le plus proche. Sommes-nous réellement la plus grande espèce de ce monde après tout ce qu'on a fait pour l'être ? Une réponse est en train de se faire de la part de la nature. Notre terre se meurt mais n'oublie pas d'entrainer avec elle les responsables. Les tremblements de terres, les séismes, les tsunamis, les canicules… tous ces dangers climatiques seront notre punition et cette fois nous comprendront très bien la morale de notre histoire.
Je suis pessimiste, je le sais, mais c'est ma vision du monde. Bien sûr, il y a eu aussi de notre part beaucoup d'actions dignes de nous comme les associations de protections et les manifestations écologiques. Mais nos bons gestes ne sont pas assez nombreux face à nos mauvais.
Ma bonne action, je la fais à travers ce blog. J'ai tellement été touché par le passé du noble et merveilleux animal que je suis devenu un passionné des loups. Je n'ai pas la chance d'en voir et d'en côtoyer tous les jours, près de chez-moi mais ils peuvent compter sur moi pour que je redonne leur identité qui a été perdue depuis de nombreuses années. Leur véritable identité. Je me bas à travers les mots pour que leur rêve se réalise : celui de vivre pleinement…